17 juin 2009

3423 bavures policières, 98 flics révoqués

Confrontée à un thème, les bavures, qui "nourrit pas mal de rumeurs et de fantasmes" selon son directeur général, Frédéric Péchenard, la police a décidé de rendre public son raport annuel. Cela n'était pas arrivé depuis au moins deux ans. Selon l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices a procédé à 1 348 enquêtes internes en 2008 : 597 sur saisine judiciaire (44,3 %), 426 par des particuliers (31,6 %) et 325 par ses propres services (24,1 %). Des données à mettre en rapport avec "4 millions d'interventions, soit sept interventions à la minute", a relativisé M. Péchenard en présentant, mardi 16 juin, le rapport de l'IGPN. La police, a-t-il ajouté, traite 71 % de la délinquance et réalise 80 % des gardes-à-vue. Cela fait une différence, a poursuivi le directeur général de la police nationale, par rapport à la gendarmerie : " Il est plus facile d'être bien vu dans une petite bourgade de la Creuse que dans un quartier difficile", a-t-il souligné.

La police qui affirme se montrer de plus en plus "sourcilleuse" sur les questions de déontologie, a enregistré une baisse de 13,3 % depuis 2007 du nombre d'allégations contre elle. Mais doit réviser quelques-unes de ses pratiques. "Le tutoiement, on s'en occupe", a lancé M. Péchenard. "C'est une question de discernement, a ajouté Dominique Boyajean, directeur de l'IGPN. Il ne doit pas être généralisé." Après quelques délicates opérations, la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, a également souhaité que les conditions d'interpellations soient "adaptées" , notamment s'il s'agit de très jeunes mineurs…

En 2008, les "bœufs-carottes" ont enquêté en priorité sur des atteintes aux personnes (43,4 %), des fautes professionnelles, dont les consultations indues de fichiers (31,3 %), et sur les atteintes aux biens comme les vols de scellés par exemple (16,1 %).

En tout, 3 423 sanctions ont été prononcées contre des policiers, soit une hausse de 3,2 % par rapport à 2007. Elles vont du blâme (68 en 2008) à la révocation (98), en passant par l'exclusion temporaire de trois mois à deux ans (134). Devant les conseils de discipline, où sont réprésentés les syndicats "84 % de ces sanctions sont prises à l'unanimité et 12 % à la majorité", s'est félicité M. Boyajean. Tous les corps sont touchés, depuis les commissaires jusqu'aux gardiens de la paix.
Le Monde

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