17 juil. 2009

Alice au pays s'émerveilleou le cinéma au pays des petits producteurs

En dépit du fait que le film ne soit pas totalement terminé, nous avons pris soin de monter un première bande-annonce qui, en cliquant sur l'image ci-dessus, vous donnera une petite idée de l'univers du film..
Pourquoi Alice est-elle encore en retard?

Fidèle a sa réputation, Alice a pris un peu de retard. En effet, pour des raisons économiques et surtout artistiques, la postproduction a finalement nécessité plus de temps que prévu.
Le montage du film a ainsi été totalement repris depuis la première version que nous avions présentée au Short Film Corner au festival de Cannes.
Le mixage son ainsi que l'étalonnage viennent donc tout juste d'être terminés et nous mettons la touche finale aux derniers effets visuels (effet de neige, animation des génériques...) pour l'envoyer le plus rapidement possible à Locarno.


Dernier appel aux plus petits producteurs du monde!

Bien que le 100 000ième visiteur ait franchi tout récemment l'autre côté du miroir et que nous ayons déjà réuni plus de 35 000 euros nous ayant permis de financer toute la partie technique et logistique du tournage, nous sommes toujours à la recherche des quelques 10 000 euros qui nous permettraient de boucler notre budget et de payer ainsi les salaires de nos techniciens.

Les futurs plus petits producteurs du monde peuvent encore avoir leur nom au générique
n'hésitez donc pas à parler de notre projet autour de vous, aux particuliers comme aux entreprises qui verront leurs dépenses de parrainage de notre film déduites au titre de leurs charges d'exploitation.



SlumberLand Factory, YMC Productions et Lugamedia ont la joie de vous annoncer que le film :



Alice fait donc partie des 24 courts-métrages sélectionnés sur plus de 2000 inscrits et est ainsi cette année le seul court-métrage français en compétition.
Le festival de Locarno (Suisse), créé en 1946, est une référence mondiale accueillant chaque année plus de 190 000 spectateurs et notamment reconnu pour son rôle en matière de découverte de nouveaux talents à travers le prix des "Léopards de demain"
Par ailleurs, le film lauréat du Léopard d'or de demain est automatiquement en lice pour la cérémonie des Oscar 2010, le festival de Locarno étant reconnu comme compétitif par l'académie des Oscar.
Toute l'équipe d'Alice tient une nouvelle fois à remercier tous les plus petits producteurs du monde, nos partenaires et nos sponsors sans qui notre aventure n'aurait jamais eu lieu, à bientôt sur notre site, L'équipe du film et espère pouvoir prochainement vous annoncer d'autres bonnes nouvelles,

Toutes les videos sont là

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15 juil. 2009

14 juil. 2009

Tu l'as dit!



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Besson, je te vois!

L'insurrection qui vient...vite


"il n’y a pas de « question de l’immigration ». Qui grandit encore là où il est né ? Qui habite là où il a grandi? Qui travaille là où il habite?

Qui vit là où vivaient ses ancêtres ? Et de qui sont ils, les enfants de cette époque, de la télé ou de leurs parents ? La vérité, c’est que nous avons été arrachés en masse à toute appartenance, que nous ne sommes plus de nulle part, et qu’il résulte de cela, en même temps qu’une inédite disposition au tourisme, une indéniable souffrance. Notre histoire est celle des colonisations, des migrations, des guerres, des exils, de la destruction de tous les enracinements.

C’est l’histoire de tout ce qui a fait de nous des étrangers dans ce monde, des invités dans notre propre famille. Nous avons été expropriés de notre langue par l’enseignement, de nos chansons par la variété, de nos chairs par la pornographie de masse, de notre ville par la police, de nos amis par le salariat. À cela s’ajoute, en France, le travail féroce et séculaire d’individualisation par un pouvoir d’État qui note, compare, discipline et sépare ses sujets dès le plus jeune âge, qui broie par instinct les solidarités qui lui échappent afin que ne reste que la citoyenneté, la pure appartenance, fantasmatique, à la République. Le Français est plus que tout autre le dépossédé, le misérable."

Sa haine de l’étranger se fond avec sa haine de soi comme étranger. Sa jalousie mêlée d’effroi pour les « cités » ne dit que son ressentiment pour tout ce qu’il a perdu. Il ne peut s’empêcher d’envier ces

quartiers dits de «relégation» où persistent encore un peu d’une vie commune, quelques liens entre les êtres, quelques solidarités non étatiques, une économie informelle, une organisation qui ne s’est pas encore détachée de ceux qui s’organisent. Nous en sommes arrivés à ce point de privation où la seule façon de se sentir Français est de pester contre les immigrés, contre ceux qui sont plus visiblement des étrangers comme moi. Les immigrés tiennent dans ce pays une curieuse position de souveraineté : s’ils n’étaient pas là, les Français n’existeraient peut-être plus.

L'insrrection qui vient

13 juil. 2009

Jurisprudence


Au temps qu’elle faisait ministre des keufs, (la délicieuse) Michèle Alliot-Marie (qu’on appelle MAM au sein de son parti, où l’on aime très fort les mignons sobriquets) se montrait certaines fois un peu timide, et comme engoncée dans un trop étroit veston.

Le 16 avril dernier, elle n’avait par exemple pas jugé utile (du tout) de répondre à l’auditrice (une certaine Sabrina) qui sur France Inter l’interrogeait en direct sur le poignardage [1] « en plein Paris », trois ans auparavant, d’un « commissaire de police français » par des membres d’une « organisation juive » extrémiste.

(Il est vrai : Michèle Alliot-Marie avait, ce jour-là, bénéficié, à l’antenne, du rapide secours d’une paire de tristes animateurs, qui avaient jugé qu’une tentative de meurtre d’un commissaire de police n’était sans doute pas du « registre » de mâme la ministre « de l’Outre-mer et de l’Intérieur » (dans cet ordre), quand bien même ladite s’était, le mois d’avant (le 15 mars), « rendue aux Mureaux » sur les lieux du « guet-apens où plusieurs policiers » venaient d’être « légèrement blessés », pour leur apporter un réconfortant soutien - et le message, induit, que ces choses-là étaient bel et bien de sa compétence.)

Promue depuis (et de fraîche date) ministre des juges, Michèle Alliot-Marie se montre, dans ses nouvelles fonctions, moins pusillanime qu’elle n’était à l’Intérieur, et, disons-le, plus attentive à ce qui serait de son « registre » : elle n’a mis que (très) peu d’heures à obtempérer à l’injonction de maître Francis "Gabon" Szpiner, qui venait de lui intimer de faire appel, dans l’affaire de l’assassinat d’Ilan Halimi, de condamnations « inférieures aux réquisitions de l’avocat général » Bilger - lequel, de son côté, parle (plutôt) d’un verdict « exemplaire ».

Evidemment, d’aucun(e)s, mesquin(e)s - je songe, notamment, aux juges bolcheviques avérés de l’Union syndicale des magistrats (USM)-, déplorent déjà cette célérité MAMaire, la jugeant, qui « inquiétante », qui totalement hallucinante.

Je te prie : ne nous emballons pas.

De mon point de vue, la (très) prompte réaction de la ministre des tribunaux, outre qu’elle nous montre [2] l’attachement viscéral de la droite régimaire à l’indépendance de la justice, me semble être comme la promesse, pour demain, d’une meilleure justice, hermétique aux iniquités : sachant, comme nous savons, l’esprit d’équité de cette femme (qui vient, tout de même, de l’UMP, où ces valeurs se portent haut), nous avons tout lieu de nous réjouir de ce qu’elle ne s’interdise pas de s’émouvoir de trop de mansuétude.

Prenons, ainsi, le cas de Joachim Gatti, 34 ans, petit-fils d’Armand, qui se trouvait mercredi à Montreuil (Seine-Saint-Denis), et qui a reçu, en pleine tête, par l’une de ces rudes leçons de vie que dispensent parfois (comme , encore aux Mureaux) de (courageux) peacekeepers, un tir de Flash-ball dont le résultat médical s’énonce comme suit : « Trois fractures au visage, le globe oculaire fendu en deux et la paupière arrachée » [3].

Et, s’il te plaît, imaginons (même si nous savons, n’est-ce pas, que chez nous, qui sommes autrement plus (et mieux) évolués que les mollahs persans, les brutalités policières sont en général (très) lourdement punies) que l’auteur du tir de Flash-ball qui a déchiqueté le visage de Joachim Gatti écope, à terme, d’une condamnation purement symbolique (même si, je répète, nous savons que ces choses-là n’existent pas chez nous), ou de pas-de-sanction-du-tout ?

Je suis quant à moi bien certain, depuis ce matin, que Michèle Alliot-Marie s’indignerait velu d’un si gros déni de justice, et dans l’instant réclamerait un pire châtiment, sur le thème : « J’ai demandé au procureur général près la cour d’appel de Paris de faire appel de cette indigne parodie ».

D’où que son appel du jour me satisfait totalement - et toi aussi, j’espère.

Notes
[1] Ou dit-on le poignardement ?
[2] Non que nous en ayions douté !
[3] Naturellement : « La préfecture considère que l’enquête devra établir s’il existe un lien entre les tirs de Flash-balls et la perte de l’oeil de M. Gatti », ou si le rusé petit salopard s’est (psychotiquement) automutilé, histoire d’emmerder le monde.

Sébastien Fontenelle+

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12 juil. 2009

Démocratie aveugle, oeil pour oeil...



Expulsé d'une maternité est plutôt synonyme d'heureuse nouvelle pour un bébé et sa famille. Malheureusement pas pour les squatters de la clinique Chanzy, à Montreuil, délogés mercredi 8 juillet 2009 à l'aube par 200 flics, dont des membres du Raid.
Cette maternité, vide depuis dix ans, est squattée par une vingtaine de personnes. Au début, écoutant les dires de certains, je pensais qu'il s'agissait de jeunes parisiens venus s'encanailler en banlieue et j'avoue m'être trompé.
Faut dire que cette maternité représente beaucoup pour de nombreux Montreuillois ; j'y suis aussi né en 1962… Qui sont ces squatters ? En réalité il s'agit d'un groupe hétérogène de jeunes gens animés par la même ambition : redonner vie à un lieu inoccupé depuis une décennie.
Ils y organisent des concerts, lectures, rencontres, bouffes, exposition… La femme de notre Président, proche soi-disant des artistes, doit être sans doute sensible à ce genre d'endroits chargés de culture. Bref, pas des êtres dangereux, plutôt de doux rêveurs qui croient encore au pays des droits de l'homme.
Délogés par le Raid, avec une extrême violence
Apparemment pas si doux puisque le Raid est venu accompagner la police pour les déloger avec une extrême violence. En règle général, ce groupe intervient plutôt sur des prises d'otages ou d'autres situations très limites. Comme me disait hier un ami dans un bar montreuillois, ils n'ont pas de terroristes sous la main et s'entraînent où ils peuvent.
Mais en fait, cette intervention aussi musclée -en écho à d'autres- est juste un reflet de notre pays en ce moment. Chaque citoyen est devenu un ennemi public numéro 1, surtout quand il vit en banlieue et n'a pas de cartes de visites à rallonges comme Bernard Tapie, ni de parachutes dorés pour échapper aux membres du Raid. Quoi qu'un ancien directeur de Libération a fait aussi les frais de ce genre de dérive…
Le soir de l'expulsion, lors d'une cantine et une déambulation pacifique devant la clinique, un homme a perdu l'usage d'un œil à cause de tirs tendus de flasball. Quelqu'un de fiché au grand banditisme ? Un terroriste ? Un dealer ? Pas du tout ! Juste un militant associatif.
Les nouveaux délinquants armés de flashballs
Que dire après tout ça ? Paraît que l'insécurité règne de plus en plus dans ce pays. Faut croire qu'il ne s'agit pas uniquement de la délinquance dont on nous rebat les chiffres à longueur de statistiques. Mais de ces nouveaux délinquants qui, à l'abri d'immeubles rehaussés de « Liberté, Egalité, Fraternité », veulent briser la moindre utopie ou chemin de traverse à coup de flasball.
Un jeune homme vient de perdre un œil et c'est la démocratie tout entière qui devient aveugle. Et cette tribune, écrite à chaud, est dédiée à ce militant hospitalisé.
Gardons les yeux ouverts sur le ventre d'où la bête immonde peut surgir à tout moment. L'Histoire n'est certes pas la même qu'aux heures sombres de l'occupation. Mais résister, comme écrivait Lucie Aubrac, est un verbe qui doit toujours se conjuguer au présent. Et en plus pas très loin de cette clinique, sur un monument dédié à la Résistance est inscrit : « Si l'écho de leur voix faiblit, nous périrons. »
Un œil perdu ne se remplace pas, monsieur le Préfet. Et faites attention que certains de ces jeunes, plutôt calmes pour le moment, ne commencent à penser « Œil pour œil »…

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Honduras : la chasse aux résistants a commencé

de Gloria Gonzalez Justo

Alertés par les mouvements sociaux au Honduras, les anciens élèves diplômés de l’ELAM (Ecole latino-américaine de médecine) ont fait parvenir un communiqué aux medias, les informant de la situation dans laquelle se trouve le Dr. Luther Castillo Harris, diplômé de la première promotion de l’école latino-américaine de médecine de Cuba et coordinateur des mouvements sociaux au Honduras.

Celui-ci a transmis ce message : « J’appelle à dénoncer le fait que l’armée a ordre de m’arrêter et de m’abattre si je résiste. »

Luther Castillo Harris est originaire de la Mosquitia, une région dans la jungle, difficilement accessible, au Nord-Est du Honduras. Il appartient à l’ethnie garifona, composée de descendants d’esclaves en fuite d’un bateau naufragé près des côtes de l’île de Saint Vincent.

Titulaire d’une bourse d’étude à Cuba, il étudie gratuitement la médecine à l’Ecole latino-américaine de médecine (ELAM), comme des milliers de jeunes étudiants pauvres, venus des quatre coins du monde.

Ses études terminées, il retourne pratiquer la médecine dans sa communauté d’origine. Là, grâce à la collaboration de Cuba, le gouvernement de Manuel Zelaya construit un hôpital, équipé de matériel de pointe, qui ouvre ses portes le 8 octobre 2007. Luther en devient le directeur. Depuis son ouverture, des milliers de personnes, qui n’avaient jamais vu de médecins auparavant, ont reçu des soins.

Dès le début du coup d’Etat, Luther a rejoint les mouvements sociaux de résistance, dont il est devenu le coordinateur.

C’est Luther, et tous les paysans, les ouvriers, le peuple souverain du Honduras qui prenait enfin son destin en main que les putschistes veulent abattre.

Aujourd’hui, le peuple hondurien n’a pas peur, il le crie dans les rues. Ecoutez cette chanson que les manifestants chantent à la tête des gorilles.

Ils ont peur de nous parce que nous n’avons pas peur d’eux !

Merci de divulguer cette information à tous les médias.

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Le flic a tiré, le mec est tombé. Franchement, où est le rapport?

Je dirais que nos (courageux) fonctionnaires de police ont ces temps-ci les coudées plutôt franches, pour ce qui serait de réguler quotidiennement l’ordre social nouveau (en Sarkozie) - et que nul(le) ne songe vraiment, dans l’appareil de l’État français, à leur brouter la chaussette à clous avec de pénibles questionnements, du style, comment se fait-ce que des Rebeux - mais tout aussi bien des Reunois - meurent plus fréquemment (si on regarde bien) dans les commissariats que dans, mettons, les merceries ?

L’autre jour, par exemple : un certain Mohammed Benmouna, sottement, perd la vie dans le commissariat de Chambon-Feugerolles (Loire), où il était en garde à vue.

Aussitôt, le procureur local de la République déclame qu’il écarte « a priori » que cette mort soit le résultat d’une bavure policière - sans doute parce que ces choses-là n’existent guère, c’est bien connu, que dans l’imagination enfiévrée de Maurice Rajsfus.

Le colonel (de réserve) Brice Hortefeux, récemment promu au ministère des chasseurs (de sans-papiers) après avoir été à celui des chassés (on avouera que c’est là une trajectoire d’honnête homme), confirme : le gars s’est pendu, « au cours de sa garde à vue, il a voulu se suicider et malheureusement il y est parvenu, le procureur a indiqué qu’il n’y avait pas eu de violences policières - pour parler clair : qu’il n’y avait pas eu de bavure ».

À dire la vérité : la caméra de surveillance de la cellule où Mohammed Benmouna s’est nous dit-on donné la mort ne fonctionnait pas [1] - de sorte que, désolante coïncidence, les images sont « floues » [2].

Mais il portait, à l’autopsie, des traces de strangulation, et donc, affirme-t-on bien haut, bien fort, il s’est pendu (assis, avec une lanière prélevée sur un matelas pourri) - parce que bon, de toute façon, un mec un peu foncé de peau qui meurt dans le voisinage de bleus peacekeepers d’autre chose que d’une mort accidentelle ou suicidaire, c’est quelque chose qui n’arrive absolument jamais sous nos latitudes, chacun(e) de nous le sait fort bien : c’est pas (du tout) Lamine Dieng (liste non exhaustive) qui me contredira.

Autre épisode marquant, mercredi : la police évacue un squatt à Montreuil (Seine-Saint-Denis), à grands coups de flash-ball, et Joachim Guatti perd un oeil.

Aussitôt, la préfecture, qui est à l’origine de l’évacuation, déclare qu’« il n’y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l’oeil et le tir de flash-ball ».

Des flics ont tiré, un mec a perdu son oeil : aucun rapport, évidemment.

(Autant, le gars est un vicelard qui s’est mis de grands coups de pavés dans les yeux, histoire d’incriminer la police.)

Je dirais, finalement, que si tous ces gens qui toujours décrètent « a priori » que non-c’était-pas-une-bavure cherchaient à faire monter la tension : ils ne s’y prendraient pas autrement.

Dès lors, évidemment : « Faut pas que les flics s’étonnent... »

[1] Bon : je suppose qu’en théorie, cette caméra est là pour éviter que des gardés à vue ne fassent, précisément, ce qu’on nous dit qu’a fait Mohammed Benmouna, et que par conséquent des sanctions, lourdes, vont de toute façon pleuvoir sur des fonctionnaires de tout niveau : le contraire serait totalement incompréhensible.

[2] J’ai hâte, pour ce qui me concerne, qu’elles soient montrées à des tiers : ce flou, je t’avoue, m’intrigue.

Sebastien FONTENELLE.

Franchement,honnêtement...

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