6 juil. 2009

LOPPSI? China... what else?


La loi LOPPSI (Projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, à vos souhaits!) vient d'être déposée au Conseil des Ministres pour un examen prochain au parlement. Elle contient entre autres la mise en place d'une infrastructure extrêmement inquiétante de filtrage des contenus sur Internet. Ce dispositif, inefficace dans la lutte ô combien légitime contre la pédopornographie, ouvre en réalité la porte à la censure d'Internet et constitue une grave atteinte à la neutralité du réseau.

Cette loi contient un article 4 extrêmement inquiétant qui prévoit d'imposer aux fournisseurs d'accès à Internet (FAI) de filtrer une liste de sites qui lui serait régulièrement transmise par le ministère de l'intérieur.

Si l'objectif de lutter contre la pédopornographie est évidemment louable et partagé pour tous, le filtrage des sites ne peut en aucun cas représenter une solution efficace à ces pratiques criminelles. Les technologies de filtrage sont inefficaces et facilement contournables. Leur mise en place ne fera que pousser ces pratiques dans la clandestinité. De plus, ces technologies portent atteinte à la neutralité du réseau. Les moyens de lutter contre la pédopornographie existent déjà et sont principalement humains (accords de coopération internationaux entre services de police et de justice). Enfin, l'introduction du filtrage par voie administrative est la porte ouverte à des erreurs voire à de la censure comme le démontrent les expériences catastrophiques en Finlande ou en Australie (moins d'un tiers des sites filtrés comportaient en réalité du contenu à caractère pédopornographique).

Pour voir les effets du filtrage institutionnel : allez faire un tour sur HerdictWebReporter



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