12 juin 2009

Le petit Vert du peuple montre la voie, l’UMP se convertit à la décroissance. Ridicule…

Pour celui qui a envie de rigoler un brin, la politique française recèle un stock insondable de pépites, trouvailles et autres joyeusetés.
Et l’amateur de sorties comiques, de vannes involontaires et de raisonnements ridicules ne perdra jamais son temps à scruter les déclarations des guignols qu’il s’est choisi comme représentants, assuré de trouver son bonheur parmi leur production quotidienne.
Pour peu - c’est une condition sine qua none - qu’il sache prendre les déclaration des politiques dans le bon sens et qu’il n’oublie pas qu’elles fonctionnent comme des carambars.
D’un côté, il n’y a rien, sinon le papier jaune et le sigle rouge de la marque.
Mais de l’autre, miracle, il y a cette petite devinette qui rend nos journées inoubliable et nous fait nous gondoler comme des perdus dans les couloirs du métro, dans les toilettes du boulot , on rit, on rit, on rit, c’est pas croyable de se fendre autant la poire.
En politique, c’est la même chose.
Face, vous avez un homme en apparence très sérieux, l’air important et le costard royalement triste
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Et pile, vous découvrez que le bougre, sous cette présentation somme toute très classique, dissimule une âme de guignol d’élite, l’un de ces mecs qui n’est tellement jamais fatigué de faire rigoler ses compatriotes qu’il finit par en devenir - justement - un brin fatiguant, on rit, on rit, on rit, c’est pas croyable de se fendre autant la poire.
Bien sûr, ce rayon comique est en renouvellement permanent.
Et il ne se passe pas un jour sans que les politiques ne repoussent les limites du genre, fonçant un peu plus avant et un brin plus loin dans le foutage du gueule.
Ainsi de la conversion expresse à l’écologie de tous nos cadors de droite.
Laquelle devrait faire ricaner le plus abêti et abruti des électeurs, tant il est jouissif d’imaginer tous les barons de l’UMP s’endormir le dimanche soir, après leur traditionnel plateau-télé-bœuf-aux-hormones-et-riz-aux-OGM, dans leur pyjama d’habituels réactionnaires se fichant comme d’une guigne du sort de la planète pour peu qu’ils puissent continuer à engranger un max de pépètes sans qu’on les dérange.
Et de voir les mêmes se réveiller le lundi matin, après le score surprise obtenu par les bobos de la liste Europe Écologie, pour se fader un petit-déjeuner-boulgour-bio-et-fruits-sans-pesticides, avec leurs nouveaux costumes d’ayatollahs de la protection de l’environnement, de fervents partisans de la décroissance et de stricts défenseurs de notre mère la terre.
Paf, comme ça : en une nuit !
Autant dire que ça surprend.
(Mais ça prouve au moins que les capacités de régénération des hommes politiques sont décidément bien plus fortes que celle de notre environnement. )
Au rayon écologico-comique, donc, la sortie d’un Jean-François Copé, expliquant que la droite avait « mis au placard les dogmes productivistes », avant de souligner que l’UMP était « un parti qui a pris la dimension de l’écologie à bras-le-corps ».
Et je veux croire que la langue du chef de groupe UMP à l’assemblée a fourché, l’homme essayant en fait d’expliquer que son parti avait toujours pris à bras-le-corps l’écologie, oui, mais pour mieux l’étouffer en ses bras velus.
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Au rayon écologico-comique, toujours, la saillie d’un Xavier Bertrand estimant que « la gauche a complètement abandonné cette thèse du développement durable. Nous, nous irons jusqu’au bout ».
Et j’ai failli faire une crise de nerfs en tentant d’imaginer le porte-parole du parti présidentiel au volant d’un gros tracteur, en train de foncer vers le Mac-Do de Millau, chargeant tout seul cet emblème de la malbouffe en agitant son petit poing, criant "Gardarem lou Larzac, forza UMP" et se répétant in petto : j’irai jusqu’au bout, j’irai jusqu’au bout…
u rayon écologico-comique, enfin, la visite du petit Vert du peuple, hier, à l’Institut national de l’énergie solaire [1].
Lieu où Nicolas Sarkozy est apparu comme un homme neuf, avec son pull au chanvre naturel emprunté à Daniel Cohn-Bendit, sa pipe au tabac bio piquée à José Bové et les cheveux pleins d’une enivrante odeur, celle du shampoing spécial Ushuaïa-je sauve-le-monde que lui avait conseillé Nicolas Hulot.
Là, il s’est transformé en chevalier vert de l’environnement, bavassant à foison sur tout ce qu’il allait mettre en œuvre pour faire semblant de réaliser à sa place le programme de la liste de Daniel Cohn-Bendit.
Avant de conclure, en évoquant l’écologie : « Il faut être militant, parfois. »
Et j’ai manqué faire une attaque en imaginant Sarkozy sur le plateau de Bure, tentant de bloquer un convoi de déchets nucléaires, bras-dessus bras-dessous avec ses camarades militants.
Ça craint.
Et je remarque que ça va devenir vraiment dur d’être écolo aujourd’hui, tant on peut y faire de très mauvaises rencontres.


Mais cette petite chronique aurait été incomplète si je n’avais rendu hommage à la déclaration écologico-comique du plus crétin des membres du parti présidentiel, ce qui n’est pas une mince performance tant les idiots s’y bousculent par centaines.
J’ai nommé Christian Estrosi, député-maire de Nice et rapporteur de la proposition de loi "antibandes".
Lequel a estimé, en une interview donnée hier au Figaro, que Nicolas Sarkozy et ses petits camarades avaient inventé le concept de « sécurité durable ».
En clair : Cricri a pris le pire de la droite, la sécurité, il a pris le pire de l’écologie, le développement durable, il a secoué le tout, et paf, ça donne la sécurité durable.
Plus con, tu meurs…

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Je ne sais pas pour vous.
Mais si la droite continue à faire main basse sur l’écologie, je vais me sentir pousser des ailes productivistes.
Et même, je commence de suite : vive le nucléaire, vive les autoroutes et vive les OGM !

Notes
[1] Tout un programme tant le président pourrait suffire à faire tourner une centrale solaire à lui tout seul, avec juste le rayonnement émis par son ego boursouflé

Merci à Article XI

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