23 juin 2009

Contre la répression, résistons !

Vous vous moquez d’une ministre menteuse sur un site web, vous risquez une convocation au commissariat.

Vous avez été voisin d’une personne qui s’est faite sauter avec une bombe artisanale, vous vous retrouvez en garde à vue avec la brigade « antiterroriste ».

Vous êtes présent dans nombre de manifs et vous avez été vu un jour sur un pont de chemin de fer, vous risquez six mois de prison préventive pour être présumé membre d’une association à caractère terroriste.

Vous recevez un sms douteux, vous êtes convoqué six mois plus tard par la police.

Vous brandissez une pancarte mettant en cause (avec humour) le président de la République dans un rassemblement, vous vous retrouvez en procès et risquez une amende.

Vous êtes un gazier en lutte contre le recul des acquis sociaux, vous vous faites arrêter avec des dizaines de vos collègues…

Tous les citoyens sont présumés innocents en droit mais la réalité montre qu’ils sont considérés comme a priori coupables, surtout s’ils n’ont pas d’amis bien placés. Le fichage massif de la population n’est pas anodin, derrière une façade démocratique, le totalitarisme avance à grands pas. Les militants sont, quant à eux, considérés en permanence comme un danger, non pas qu’ils le soient vraiment, mais au cas où ils le deviendraient. L’Etat vise à éloigner toute opposition politique et à écoeurer les militants repérés par ses services.

557 817 personnes se sont trouvées en garde à vue en France en 2008, soit près de 1% de la population. Les lois sécuritaires se succèdent régulièrement : rétention de sûreté, « prévention de la délinquance », nouvelle loi sur la récidive… Toutes ces lois ne visent que très rarement les escrocs des beaux quartiers.

Le nombre de prisons augmente, mais elles sont toujours surpeuplées… et un tiers des détenus le sont en préventive. Le gouvernement se moque totalement d’être dénoncé régulièrement par des instances internationales pour les conditions humiliantes de détention. Son objectif est apparemment de suivre le modèle états-unien où les détenus ne sont plus seulement un millième de la population comme en France actuellement, mais 1 %, et sont une main-d’œuvre réduite en esclavage. Les entreprises ne délocalisent plus en Asie ou en Afrique mais en taule ! Cela se passe en ce moment-même, et cela nous concerne tous.

Il est bien évident que les quelques politiciens en course pour être calife à la place du calife ne sont pas moins peureux que l’actuel gouvernement à l’égard des « classes dangereuses ». Il est non moins évident qu’on ne comptera pas sur les médias nationaux et régionaux pour dénoncer des atteintes aux droits l’Homme ailleurs qu’en Corée du nord, à Cuba ou en Iran. C’est pourtant en France que cela se passe. Ce sont donc seulement les victimes et victimes potentielles de la répression qui peuvent s’organiser pour à la fois rester vigilants et résister.

Fédération anarchiste, juin 2009

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